À Toulouse, des employés d’Airbus manifestent contre un plan de réorganisation qui prévoit la suppression de 2 043 postes au sein de la division espace et défense de l’entreprise. Ce plan, annoncé lors d’une mobilisation organisée par la CGT et l’UNSA, affecte 424 emplois sur le site toulousain, tandis que de nombreux salariés expriment leurs craintes face à l’incertitude professionnelle croissante. Les syndicats dénoncent une démarche qu’ils jugent injustifiée, alors même que l’activité est censée être soutenue par un carnet de commandes plein.
EN BREF
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À Toulouse, des employés d’Airbus se mobilisent contre les récentes annonces de réduction d’effectifs au sein de la division espace et défense. Le plan, qui prévoit la suppression de 2 043 postes à l’échelle mondiale, dont 540 en France, suscite des inquiétudes et des manifestations parmi les salariés, qui estiment que ces mesures sont injustifiées et présentent des conséquences graves tant sur le plan humain qu’économique.
Un contexte alarmant pour les employés d’Airbus
Le climat professionnel chez Airbus devient de plus en plus tendu. La direction de la branche Défense et Espace a dévoilé un plan de réorganisation qui va stratégiquement frapper les effectifs. En effet, ce plan, connu sous le nom de Proton, prévoit de réduire le personnel de 2 043 postes, touchant surtout les sites en France et en Allemagne. À Toulouse, c’est 424 postes qui sont menacés.
Les employés ressentent une anxiété croissante face à l’incertitude de leurs emplois. Une ingénieure, Hamida Saouiki, témoigne de la fatigue accumulée envers ces mutations continues, notant que ce climat est comparable à « naviguer à vue ». Pour de nombreuses personnes, l’inquiétude est palpable et le sentiment de déception s’accroît.
La protestation des salariés
Le vendredi 6 décembre, à l’initiative des syndicats CGT et UNSA, une centaine de salariés d’Airbus a protesté lors d’un rassemblement devant l’entrée du site toulousain. La mobilisation a eu lieu pendant la pause déjeuner, un moment symbolique qui vise à attirer l’attention sur la situation préoccupante des travailleurs. Les manifestants, en plus de brandir des drapeaux syndicaux, affichaient leur mécontentement, défendant l’importance de chaque poste au sein de l’entreprise.
Les syndicalistes ont affirmé que cette réduction d’effectifs est « le plus grand plan de réduction de postes qu’ait connu l’entreprise », mettant en exergue un paradoxe, alors qu’Airbus se lance dans des acquisitions d’actions.
Les conséquences de cette réorganisation
Cette réorganisation est redoutée pour ses répercussions profondes. Sur la surface, elle vise à répondre à des difficultés financières, comme l’a justifié la direction, soulignant des pertes financières de près de 1,6 milliard d’euros. Toutefois, les employés et les syndicats dénoncent une vision à court terme qui pourrait compromettre la santé de l’entreprise à long terme.
Benoît Thiébault, secrétaire général de la CGT, a souligné que « cette annonce est une opération boursière ». Selon lui, la mise en œuvre de ce plan montre une volonté de privilégier la rentabilité immédiate au détriment de la pérennité des emplois. Cette stratégie pourrait avoir des conséquences irréversibles sur le moral des employés et la dynamique de travail au sein de l’entreprise.
La question de la charge de travail et des commandes à venir
Les récentes inquiétudes suscitent des interrogations sur la charge de travail à venir dans la division. Malgré l’aveu d’un creux potentiel dans l’activité fabrication en 2025, des ingénieurs et syndicalistes affirment qu’il s’agit d’une situation temporaire. Ils mettent également en avant le bon état du carnet de commandes, estimant qu’il reste des perspectives de croissance au sein des activités de l’entreprise.
Les appels à des mesures plus pragmatiques sont fréquents. Par exemple, les employés s’inquiètent de l’impact que ces suppressions de postes pourraient avoir sur des projets cruciaux, comme le programme européen Iris2 pour la fourniture d’Internet haut débit via satellites. Des projets de cette envergure exigent un personnel qualifié et suffisant, ce qui aggravera l’exposition de l’entreprise à des retards ou à des non-conformités réglementaires si les effectifs sont réduits de manière drastique.
Des alternatives à la réduction d’effectifs
Cette situation soulève également la question des alternatives à la réduction d’effectifs. Des propositions telles que la formation, la reconversion ou des aménagements des horaires de travail sont évoquées par des salariés et responsables syndicaux. Plutôt que de serrer la vis en matière de ressources humaines, l’entreprise pourrait envisager des solutions plus innovantes qui intègrent les talents existants de manière efficace.
Les salariés croient fermement que l’engagement et les compétences qu’ils apportent à Airbus pourraient être mieux utilisés pour construire un avenir durable pour la branche défense et espace. Cela nécessiterait une transformation de la culture d’entreprise, mais les employés estiment que cela en vaut la peine.
Conclusion de la mobilisation collective
Les employés d’Airbus à Toulouse continuent de s’organiser pour défendre leurs droits et leurs emplois. Chaque marche, chaque profession de foi vise à rappeler à la direction les conséquences humaines des décisions qu’elle prend. Ils émettent le souhait que le dialogue social soit renforcé et que les voies de compensation alternatives soient explorées, au lieu de sombrer dans une dynamique destructrice où les emplois sont sacrifiés sur l’autel de la rentabilité. Dans le milieu de l’aéronautique, le défi réside non seulement dans la survie des entreprises mais aussi dans le maintien de la compétence et de l’expertise qui fait la force de l’industrie.