Face à une demande croissante et des cadences de production de plus en plus élevées, la filière aéronautique française, notamment Airbus, doit relever des défis stratégiques importants en matière de qualité. Les retours d’expérience suite à des incidents récents sur des aéronefs de la concurrence ont accentué l’importance de maintenir des normes de qualité élevées pour éviter des problèmes similaires. Même après la crise du Covid, les acteurs de l’industrie, comme Mecachrome ou Liebherr-Aerospace, constatent que, malgré une période de sous-performance liée aux ajustements de personnel, il n’y a pas eu d’effondrement des normes de qualité. L’initiative Aero Excellence a été mise en place pour uniformiser les exigences et simplifier les audits qualité, permettant ainsi une amélioration continue. Les objectifs fixés pour l’avenir, tels que réduire le nombre de défauts à moins de 100 par million de pièces d’ici 2030, témoignent de l’engagement de l’industrie à répondre aux exigences croissantes de satisfaction client tout en préparant des programmes futurs.
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EN BREF
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La filière aéronautique, et plus particulièrement Airbus, se confronte à des défis majeurs concernant la qualité aéronautique. Alors que les cadences de production s’intensifient pour répondre à la demande croissante, les enjeux de qualité deviennent une priorité stratégique. Cet article explore les défis uniques que la chaîne d’approvisionnement d’Airbus doit surmonter pour garantir un niveau de qualité répondant aux exigences des futurs programmes aériens.
Évolution des attentes en matière de qualité
L’accélération des cadences de production, en particulier avec l’objectif ambitieux d’atteindre 75 A320 par mois d’ici 2026, impose une réévaluation des standards de qualité au sein de la filière aéronautique. Les récents incidents liés à des défauts de qualité sur des aéronefs comme le Boeing 737 MAX 9 ont intensifié les préoccupations concernant la capacité de la chaîne d’approvisionnement à garantir la sécurité et la fiabilité des avions conçus sous pression. Les acteurs de l’industrie constatent une nécessité croissante d’améliorer les processus de production afin d’éviter des répercussions catastrophiques sur la réputation des entreprises et sur la sécurité des passagers.
Les conséquences de la crise du Covid sur la qualité
La crise sanitaire a eu des répercussions sur l’ensemble du secteur aéronautique, avec une chute de la production pouvant atteindre 40%. Cependant, les chiffres récents montrent qu’une baisse des retards de livraison a été notée au sein de la chaîne d’approvisionnement, sans pour autant entraîner un effondrement des normes de qualité. Des leaders du secteur comme Thierry Quillet, délégué général adjoint du Gifas, soulignent que malgré cette période difficile, le secteur a su maintenir un niveau de qualité acceptable, tout en se concentrant sur des défauts identifiés de manière proactive.
Recrutement et formation des nouvelles recrues
Une des préoccupations majeures est l’adaptation des nouvelles recrues aux exigences rigoureuses de la filière aéronautique. Face à un besoin croissant de main-d’œuvre, des entreprises comme Mecachrome se sont lancées dans une phase d’embauche massive, engageant 400 nouveaux employés par an. En conséquence, des programmes de formation adaptés ont été mis en place, comprenant des tuteurs et un suivi régulier des nouvelles recrues. Un accent particulier est mis sur le maintien des standards de qualité par la réduction des processus en tâches élémentaires, ce qui permet une compréhension accrue des étapes de production et avant tout une amélioration continue de la qualité.
Sensibilisation à la non-qualité
Pour faire face à ces enjeux, Airbus a récemment ouvert un centre dédié à la promotion de la sécurité aérienne, où les employés peuvent se familiariser avec les conséquences tragiques des défaillances de qualité. Le but est de créer une culture d’entreprise où chaque salarié comprend l’impact potentiel de ses actions. Dans des sites comme Liebherr-Aerospace Toulouse, l’initiative a été d’intégrer des scénarios réels issus des accidents aériens pour sensibiliser les employés à la gravité des erreurs potentielles.
Aero Excellence : une démarche vers l’excellence opérationnelle
Dans un effort pour améliorer en continu la qualité au sein de la chaîne d’approvisionnement, le Gifas a lancé la démarche Aero Excellence en début d’année, qui vise à établir un référentiel universel d’excellence opérationnelle. Cette initiative permet d’harmoniser les évaluations de qualité des fournisseurs, permettant ainsi de réduire le nombre d’audits distincts nécessaires pour chaque donneur d’ordre. La collaboration entre les grands noms du secteur, tels que Safran, Dassault et Airbus, est essentielle pour assurer un partage efficace des connaissances et des pratiques meilleures.
Les défis liés aux nouveaux programmes aériens
Avec l’arrivée de nouveaux projets aériens, comme le successeur de l’A320, Airbus doit prouver sa capacité à suivre des cadences productives élevées tout en maintenant les standards de qualité exigés. Comme l’indique Nathalie Duquesne de Liebherr, l’industrie doit répondre à une demande accrue provenant des donneurs d’ordre, souvent en exigeant des niveaux de qualité dépassant ceux précédemment établis. L’objectif fixé de réduire à moins de 100 défauts par million de pièces d’ici 2030 représente un challenge colossal, mais nécessaire au maintien de la réputation d’Airbus dans un contexte de montée en cadence.
Stratégies d’atténuation des risques de non-qualité
Les stratégies adoptées par les acteurs de la chaîne d’approvisionnement d’Airbus incluent des mesures pratiques pour limiter les risques de non-qualité. Les entreprises concilient la nécessité de produire rapidement avec l’impératif de maintenir des normes strictes en matière de contrôle. Par exemple, Mecachrome a signalé avoir adopté un système quotidien de suivi des pièces en production pour détecter et traiter les anomalies avant qu’elles ne deviennent un problème à grande échelle. Cette attention portée à chaque composant sous-tend l’importance de la qualité à chaque étape de la fabrication.
Les enjeux de l’innovation technologique
Pour répondre à ces défis de qualité, l’innovation technologique joue un rôle prépondérant. Les nouvelles solutions d’analyse telle que l’Intelligence Artificielle ou le Big Data peuvent fournir des insights précieux pour améliorer les processus de fabrication. Ces technologies permettent une surveillance en temps réel des chaînes d’approvisionnement, ce qui aide à anticiper et à résoudre les problèmes avant qu’ils n’affectent la production.
Conclusion sur les enjeux à long terme
Il est impératif que la chaîne d’approvisionnement d’Airbus se positionne comme un acteur proactif dans l’amélioration continue des standards de qualité aéronautique. L’engagement des entreprises à collaborer et à s’adapter aux exigences croissantes est essentiel pour garantir la pérennité du secteur. L’avenir de Airbus et de ses fournisseurs dépendra de leur capacité à innover, à exécuter des stratégies efficaces et à maintenir un niveau de qualité qui réponde aux attentes des consommateurs et à celles des régulateurs.
Les partenaires stratégiques d’Airbus et les opportunités futures
Il est évident que les partenariats stratégiques au sein de l’industrie joueront un rôle central dans la transformation des chaînes d’approvisionnement. Alors que le secteur aéronautique continue de faire face à des défis sans précédent, les entreprises qui sauront capitaliser sur l’innovation et l’efficacité dans la gestion de la qualité se retrouveront en position avantageuse. Il est essentiel de transformer les défis en opportunités afin de non seulement respecter les exigences actuelles de qualité mais également de façonner un avenir vers une production aéronautique plus sûre et plus fiable.