Le syndicat s’intéresse aux accusations concernant le transfert de travail de Boeing vers des établissements non syndiqués

Le syndicat des ingénieurs de Boeing, la Society of Professional Engineering Employees in Aerospace (SPEEA), mène une enquête sur des allégations portées par ses membres, selon lesquelles l’entreprise procéderait à des délocalisations de travaux vers des sites non syndiqués tant aux États-Unis qu’à l’étranger. Depuis décembre dernier, le syndicat a sollicité des informations auprès de Boeing pour éclaircir la situation. Les craintes des responsables syndicaux portent sur un possible transfert de travail en dehors de la région de Seattle, où la SPEEA représente près de 17 000 travailleurs. Suite à une annonce de réduction d’effectifs touchant environ 10% des employés, des licenciements ont été notifiés à plus de 4 000 travailleurs, dont 660 membres de la SPEEA. Des témoignages ont par ailleurs indiqué que certains des travaux des licenciés seraient confiés à d’autres sites de l’entreprise.

EN BREF

  • Syndicat des ingénieurs de Boeing enquête sur des allégations de délocalisation des travaux.
  • Initié en décembre, l’enquête vise à obtenir des informations pertinentes de Boeing.
  • Les responsables craignent une réduction des effectifs à Seattle, où 17 000 travailleurs sont représentés.
  • Le PDG a annoncé une suppression de 10 % des effectifs due à des pertes financières significatives.
  • Plus de 4 000 avis de licenciement envoyés, dont 660 à des membres de la SPEEA.
  • Des membres ont signalé que leur travail est délocalisé vers d’autres sites Boeing.
  • Boeing n’a pas souhaité commenter ces allégations.

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Le syndicat des ingénieurs de Boeing s’intéresse de près aux accusations portées par ses membres, qui dénoncent la délocalisation de travaux vers des sites non syndiqués, tant aux États-Unis qu’à l’étranger. Cette situation soulève non seulement des questions sur la protection des droits des travailleurs mais également des craintes quant à l’éventuelle utilisation par l’entreprise d’un mandat de réduction des effectifs pour externaliser des tâches critiques, mettant ainsi en danger près de 17 000 emplois syndiqués dans la région de Seattle.

Les allégations de transfert de travail

Depuis décembre dernier, le syndicat, connu sous le nom de Society of Professional Engineering Employees in Aerospace (SPEEA), a ouvert une enquête sur des allégations à l’encontre de Boeing. Ces accusations font état de la délocalisation de certaines tâches effectuées par des travailleurs licenciés vers des établissements non syndicaux, pratique qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur l’emploi et la qualité des conditions de travail.

Rich Plunkett, le directeur du développement stratégique de SPEEA, a déclaré que ces préoccupations émergeaient après avoir entendu de nombreux membres du syndicat signaler qu’une partie du travail précédemment effectué par des employés licenciés se voit désormais confié à d’autres sites, sans être encadré par les protections syndicales habituellement en place.

La réduction des effectifs chez Boeing

Les inquiétudes autour de ces transferts de travail se sont intensifiées suite à l’annonce faite en octobre par le PDG de Boeing, Kelly Ortberg, concernant une réduction des effectifs d’environ 10 %. Cette décision, qui représente environ 17 000 postes, a été justifiée par l’entreprise comme étant nécessaire pour « s’aligner sur notre réalité financière ». Avec des pertes de près de 8 milliards de dollars enregistrées jusqu’aux neuf premiers mois de 2024, l’annonce d’autres pertes lors des résultats financiers a été anticipée, renforçant la méfiance des employés. 

La réaction du syndicat face à la situation

Face à cette conjoncture, le syndicat agit pour protéger les droits des travailleurs. En plus de l’enquête sur les accusations de transfert, SPEEA évalue également les impacts potentiels de la réduction des effectifs sur les projets en cours. Les responsables syndicaux craignent que la stratégie de l’entreprise ne soit de se débarrasser des travailleurs syndiqués pour continuer à réaliser des opérations vers des sites non syndiqués, creusant davantage le fossé entre les droits des employés au sein des structures protégées et ceux travaillant selon des statuts non encadrés. 

Les éléments recueillis jusqu’à présent témoignent d’une stratégie homogène visant à minimiser les coûts au détriment des postes de travail à convention collective, ce qui pourrait conduire à une détérioration générale des standards de travail à Boeing. 

Les implications du transfert de travail

Le transfert de certaines tâches vers des établissements non équipés de protections syndicales soulève des questions critiques. Les travailleurs concernés risquent de perdre les droits acquis au fil des ans, ainsi que les bénéfices associés à leur statut d’employé syndiqué, tels que les garanties en matière de salaire, de conditions de travail, et de sécurité de l’emploi.

Ces transferts pourraient également poser un défi pour la continuité des projets en cours. La maison mère pourrait chercher à réduire ses coûts de production en délocalisant des activités, ce qui pourrait compromettre la qualité et la fiabilité des produits Boeing, mettant en péril l’ensemble de l’écosystème de production.

Les enjeux juridiques autour des transferts

Juridiquement, la situation devient encore plus complexe, puisqu’elle fait appel à des dispositions du Code du travail, notamment l’article L. 1224-1, qui entraîne le maintien des droits des salariés en cas de transfert de leur contrat de travail. Cependant, les syndicats peuvent rencontrer des obstacles dans leurs démarches judiciaires pour revendiquer ces droits.

Une récente décision de la Cour de cassation a renforcé ce cadre juridique, stipulant que les syndicats ne peuvent pas agir seuls pour faire valoir la continuité des contrats durant les transferts, ce qui pourrait amener SPEEA à renforcer ses actions en collaboration avec d’autres instances juridiques pour protéger adéquatement ses membres.

Il apparait essentiel que SPEEA poursuive ses investigations et ses actions concernant le transfert de travaux chez Boeing. En parallèle, les travailleurs doivent rester informés de leurs droits et des démarches que le syndicat entreprend pour défendre leurs intérêts. Les résultats de ces actions pourraient avoir un impact significatif sur l’avenir du syndicat et des employés au sein de la société aéronautique de renommée mondiale.

Témoignages sur le transfert de travail de Boeing

Les allégations de transfert de travail de Boeing vers des établissements non syndiqués suscitent une vague d’inquiétude parmi les employés. Un ingénieur de Boeing, qui a souhaité garder l’anonymat, témoigne : « Nous avons consacré des années à construire notre carrière ici, et l’idée que notre travail puisse être confié à des non-syndiqués est déconcertante. Cela pourrait miner tout ce que nous avons obtenu au fil du temps. »

Un autre membre de la Society of Professional Engineering Employees in Aerospace (SPEEA) a déclaré : « Nous avons l’impression que Boeing utilise la crise actuelle pour affaiblir la position des syndicats. Si le transfert de tâches se poursuit, cela mettra en péril nos droits et nos bénéfices collectifs. »

Les représentants syndicaux partagent également des préoccupations. Rich Plunkett, directeur du développement stratégique du syndicat, a affirmé : « Nous avons reçu des rapports indiquant que plusieurs de nos membres touchés par des licenciements voient leur travail confié à des sites non syndiqués. Cela n’est pas seulement une menace à nos emplois, mais aussi un risque pour la qualité et la sécurité des produits que nous fabriquons. »

Une employée de longue date ajoute : « Le fait que Boeing ait récemment annoncé des suppressions d’effectifs et des licenciements fait peser une pression supplémentaire sur nous, les travailleurs. Nous avons besoin de sécurité, et voir des tâches délocalisées vers des installations sans syndicat nous laisse tous dans l’incertitude. »

Enfin, un nouveau membre de la SPEEA exprime son indignation : « Je viens de rejoindre Boeing, et apprendre que l’entreprise pourrait recourir à des travailleurs non syndiqués pour des tâches similaires à celles que je fais m’inquiète. Cela remet en question l’intégrité même de notre lieu de travail. »

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