Le 22 novembre dernier, les contrôleurs aériens de l’aéroport international Amiens – Henry Potez ont appris la fermeture imminente de leur service, entraînant la perte de leurs cinq postes. Cette décision, confirmée par l’usine Airbus Atlantic, a suscité des inquiétudes quant à l’avenir de l’aéroport et son impact sur le tissu économique local, notamment en lien avec les activités d’Airbus. Une réunion de concertation avec les élus et la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) n’a pas apaisé les craintes concernant une éventuelle disparition du service public de contrôle aérien. Les conséquences pourraient être désastreuses, notamment la perte des vols du Beluga XL et une mise en péril de la sécurité aérienne dans la région. Les élus s’opposent fermement à cette décision, soulignant son caractère arbitraire et les risques encourus pour le développement économique du territoire.
EN BREF
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Le secteur aéronautique en France traverse une période de tensions, notamment en raison des incertitudes concernant l’avenir de l’aéroport international Amiens – Henry Potez, situé en Somme. La récente annonce de la fermeture du contrôle aérien de cet aéroport met en lumière les enjeux cruciaux pour l’infrastructure, la sécurité aérienne et l’activité d’Airbus dans la région. Avec la suppression potentielle de ses cinq contrôleurs aériens, l’aéroport se trouve à un tournant décisif qui pourrait compromettre le développement économique de son territoire.
Des nouvelles alarmantes pour l’aéroport de la Somme
Le vendredi 22 novembre, à la fin de la journée, les contrôleurs aériens de l’aéroport ont appris qu’ils allaient perdre leurs postes lors de la fermeture du service de contrôle aérien. Cette situation a été révélée à la direction de l’aéroport et à la présidente du conseil départemental. Un représentant a déclaré qu’Airbus Atlantic avait confirmé avoir convoqué une réunion pour le 5 décembre, mais les inquiétudes persistaient, notamment concernant l’avenir du service de contrôle.
Une réunion pour tenter de clarifier la situation
C’est lors d’une réunion tenue en préfecture de la Somme que les élus et la direction de l’aéroport ont été invités à discuter de la situation. Sous la présidence du préfet Rollon Mouchel Blaisot et de Damien Cazé, directeur général de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), cette rencontre n’a cependant pas permis de dissiper les craintes soulevées par les présidents des collectivités territoriales finançant l’aéroport, comme le Conseil départemental de la Somme, la Communauté de communes du Pays du Coquelicot et la Communauté d’agglomération Amiens métropole.
Les responsables ont mentionné que la réunion n’a pas éclairci les critères ayant conduit à la décision de supprimer le contrôle aérien, ni les implications économiques de celle-ci. La situation représente une menace directe pour le service public de contrôle aérien sur l’aéroport, avec des conséquences potentiellement désastreuses sur l’économie locale.
L’impact direct de la fermeture sur Airbus
L’aéroport international Amiens – Henry Potez joue un rôle stratégique, étant situé à proximité de l’usine Airbus Atlantic d’Albert-Méaulte. Cette unité est responsable de la production de pointes avant pour plusieurs modèles d’Airbus, tels que les A320, A330, A350 et le A400M. Chaque semaine, des aéronefs Beluga XL viennent récupérer des éléments afin de les transporter vers d’autres sites de production du groupe.
Virginie Caron-Decroix, conseillère départementale, a exprimé ses préoccupations lors d’une motion visant à défendre le maintien du contrôle aérien sur cet aéroport, soulignant que la perte d’un service de contrôle pourrait dissuader Airbus de continuer ses activités dans la région, en raison de la sécurité et des enjeux de responsabilité. Pour elle, envisager l’avenir industriel du territoire sans Airbus, leader mondial de l’aéronautique, serait inacceptable.
Le risque de voir le Beluga ne plus atterrir à Méaulte
Sur le plan de la sécurité, la disparition du contrôle aérien pourrait permettre le survol d’engins légers, comme des ULM ou des drones, qui seraient non maîtrisés. Ces appareils pourraient alors entrer en collision avec le Beluga XL, un aéronef très peu maniable, pesant près de 200 tonnes. La DGAC prévoit de remplacer le service de contrôle par un service d’information AFIS, qui ne peut offrir des garanties égales en matière de sécurité et de responsabilité. Cela soulève des interrogations concernant la responsabilité en cas d’accident : la DGAC transfèrerait potentiellement cette charge aux compagnies aériennes utilisant l’espace aérien local.
Airbus a clairement fait savoir que les procédures en vigueur dans ses bases européennes excluent la possibilité d’opérer sans contrôle aérien. Les compagnies d’assurances pourraient également rejeter une telle configuration, considérée comme trop risquée. De nombreux aéroports ayant déjà perdu leur service de contrôle ont connu une chute de leur activité, voire une cessation totale.
L’importance des contrôleurs aériens pour l’avenir de l’aéroport
Les élus de la région insistent sur le fait que même une perte partielle des contrôleurs aériens serait inacceptable. Ils évoquent une moderne DGAC, qui doit traiter la question de la gestion des flux aériens sans sacrifier l’aéroport. La rationalisation récente des activités aéroportuaires met en évidence le rôle unique de l’aéroport international Amiens – Henry Potez, seul aéroport du département offrant un service de contrôle.
Le site de Glisy a été réduit à des activités de loisirs et ne dispose pas de contrôleurs ni d’AFIS. La suppression potentielle du contrôle à Méaulte serait perçue comme un signe d’affaiblissement des capacités aéroportuaires locales. La méthode de prise de décision de la DGAC, sans concertation adéquate avec les équipes sur place, soulève également des questionnements quant à la gestion des ressources humaines en cours.
Les conséquences sur l’emploi et la sécurité
Le processus enclenché depuis deux ans pourrait avoir des effets dévastateurs sur l’écosystème économique du territoire. Les 2000 salariés d’Airbus, ainsi que de nombreux emplois indirects liés à son activité, se retrouveraient en péril si l’aéroport perdait son service de contrôle. La sécurité des pilotes et des charges transportées ne devrait pas être compromise par des choix budgétaires à court terme.
Les conseillers départementaux de la Somme plaident pour que le prochain gouvernement intervienne pour stopper cette démarche, en soulignant que l’éventuelle suppression des contrôleurs n’est pas justifiée par des économies substantielles. Au contraire, cela risquerait de nuire à l’ensemble de l’économie locale.
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Les préoccupations autour de cette situation trouvent un écho dans d’autres discussions au sein du Conseil départemental. Lors d’une session de débat d’orientation budgétaire, initiée peu après la démission d’un élu, les impacts de cette affaire sur la collectivité ont été au cœur des échanges. Le besoin de coordination et de défense des intérêts locaux est plus que jamais présent, face à la nécessité de maintenir un aéroport fonctionnel et efficace pour l’activité aéronautique.
Pour plus d’informations sur l’actualité d’Airbus et son impact sur la région, vous pouvez consulter cet article.