Bouguenais : Poursuite de la grève chez Satys, sous-traitant d’Airbus, pour obtenir des primes salariales

Les salariés de Satys, sous-traitant d’Airbus à Bouguenais, poursuivent leur mouvement de grève entamé le 29 octobre. Actuellement, 60 % des employés, soutenus par la CGT, exigent le versement d’une prime exceptionnelle en réaction à la suppression ou à la réduction de primes antérieures. Malgré l’impasse actuelle des négociations, fixées au 4 décembre, les grévistes continuent de mobiliser des fonds, ayant déjà collecté 20 000 euros. Selon les déclarations de Constance Marouby, déléguée du personnel, l’absence de valorisation de leur travail difficile dans des conditions précaires est au cœur de leur revendication.

EN BREF

  • Grève des salariés de Satys en cours depuis le 29 octobre.
  • Mobilisation devant l’usine Airbus Atlantic à Bouguenais.
  • Demandes de primes exceptionnelles suite à la réduction des bonus actuels.
  • 60% des salariés soutiennent le mouvement selon la CGT.
  • Conflit déclaré dans l’impasse par la CGT, discussions reportées au 4 décembre.
  • Cagnotte de soutien générée par les grévistes atteignant 20.000 euros.
  • Conditions de travail pénibles d’après les témoignages des grévistes.

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Depuis le 29 octobre, les employés de Satys, un important sous-traitant d’Airbus, sont en grève illimitée devant l’usine d’Airbus Atlantic à Bouguenais. Cette mobilisation, initiée par la CGT, vise à obtenir le versement d’une prime exceptionnelle après que la direction a décidé de réduire ou de supprimer certaines primes attribuées jusqu’alors. À ce jour, environ 60 % des salariés participent à cette grève, témoignant ainsi d’un profond mécontentement face aux conditions de travail et à la reconnaissance de leurs efforts.

Le contexte de la grève : des conditions de travail difficiles

Les salariés de Satys travaillent principalement sur deux sites situés à Bouguenais et à Malville. Spécialisée dans la peinture et l’étanchéité des avions, les équipes de Satys font face à des conditions de travail pénibles. Avec une majorité de leurs tâches réalisées dans des caissons, les ouvriers doivent souvent se plier dans des positions inconfortables. Constance Marouby, étancheuse et déléguée du personnel CGT, souligne : « On travaille dans les caissons, moi je travaille dans les réservoirs d’avion et on se casse les genoux comme les carreleurs, le dos et les épaules. » Cette déclaration met en lumière l’importance d’une valorisation adéquate de leur travail, qui va au-delà des simples quotas de production.

Les revendications des grévistes : une prime essentielle

Les grévistes exigent le versement d’une prime exceptionnelle en réponse à la décision de la direction de réduire certaines de leurs primes. Actuellement, les salariés ne reçoivent qu’une prime de caisson de 7 euros par jour, qui ne reflète pas la réalité ni la pénibilité de leur travail. Dans le cadre des négociations avec la direction, la CGT cependant fait face à un mur, car celle-ci refuse d’aborder le sujet avant le début des discussions programmées pour le 4 décembre lors de la négociation annuelle obligatoire sur les salaires.

Un conflit social dans l’impasse

La situation est actuellement dans une impasse. Alors que les grévistes persistent dans leur mobilisation, la direction de Satys maintient sa position, prétextant que les discussions sur les nouvelles primes seront abordées plus tard. Ce climat de tension et d’attente crée un sentiment de désespoir pour les salariés qui se sentent ignorés et non valorisés. Les grévistes ont lancé une cagnotte de solidarité, qui a déjà permis de collecter environ 20 000 euros afin de soutenir financièrement ceux qui sont en grève.

La réaction des syndicats et des travailleurs

La CGT, en tant que syndicat représentatif des salariés de Satys, joue un rôle crucial dans la légitimation de cette mobilisation. Pour les responsables syndicaux, le refus de la direction de reconsidérer leur situation avant la réunion de décembre est inacceptable. Les syndicats affirment qu’il est impératif de garantir des conditions de travail dignes et une reconnaissance juste pour les efforts déployés par les travailleurs. L’absence de réponse concrète de la part de la direction pourrait entraîner une amplification des actions syndicales, voire élargir ce mouvement à d’autres sites ou entreprises sous-traitantes.

Les implications de cette grève

Cette grève a des répercussions non seulement sur les salariés de Satys, mais aussi sur le fonctionnement d’Airbus. Étant donné que Satys est un acteur clé dans la chaîne de production aéronautique, un retard dans la mise en œuvre de leurs prestations pourrait avoir des conséquences sur les délais de livraison et, par conséquent, sur la réputation d’Airbus. Les grévistes et leurs représentants syndicaux espèrent qu’Airbus prendra également position pour soutenir les revendications de ses sous-traitants, reconnaissant l’importance de la fonction des travailleurs dans l’ensemble de la chaîne de valeur.

La solidarité et l’unité des travailleurs

La solidarité entre les travailleurs de Satys est l’un des piliers fondamentaux qui soutient la grève. En effet, ils se rassemblent chaque jour autour de leur piquet de grève, affichant une unité indéfectible dans leurs revendications. Les messages de soutien des collègues d’autres entreprises, ainsi que des organisations syndicales nationales, se multiplient, renforçant ainsi leur sentiment de légitimité dans cette lutte. Des manifestations de solidarité, comme des rassemblements à l’extérieur de l’usine Airbus, permettent également de médiatiser leur mouvement et de sensibiliser largement l’opinion publique sur leurs revendications.

Conséquences économiques et sociales de la grève

Ce conflit social soulève également des questions économiques plus larges dans le secteur aéronautique. La grève chez Satys met en lumière les réalités parfois difficiles de la sous-traitance dans cette industrie. Les employés de Satys, comme d’autres sous-traitants, se battent pour obtenir une part équitable des profits générés par leur travail. Cette lutte montre la nécessité d’un équilibre entre les intérêts des entreprises donneuses d’ordre et ceux des salariés, qui sont souvent au premier plan des efforts de production tout en étant négligés dans les discussions salariales.

Un suivi nécessaire de la situation

La mobilisation des salariés de Satys est appelée à se pérenniser tant qu’aucune solution satisfaisante n’est trouvée. La situation actuelle nécessite une attention particulière de la part des syndicats, des médias et des acteurs économiques. Les prochaines semaines seront déterminantes pour l’issue de cette grève, et la préparation à la négociation annuelle obligatoire sur les salaires devrait être un moment clé. Les employés de Satys espèrent que ces discussions leur permettront d’obtenir la reconnaissance et la valorisation nécessaires pour leurs efforts quotidiens.

Pourtant, il est important de garder en vue que la lutte pour des conditions de travail décentes et pour une rémunération juste est un combat de longue haleine. Les grévistes de Bouguenais, à l’image de nombreux autres travailleurs à travers la France, deviennent des acteurs essentiels du dialogue social, œuvrant pour un avenir où leurs droits sont respectés et leurs efforts célébrés.

Cette grève constitue un appel à l’unité des travailleurs et un avertissement à ceux qui négligent la voix des employés dans les entreprises.

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