Boeing est confronté à des défis internes majeurs qui ont conduit à une chute de ses livraisons d’avions en 2024. Avec seulement 348 appareils livrés, l’avionneur américain est largement dépassé par son concurrent européen, Airbus, qui a enregistré 766 livraisons. Les soucis de qualité persistants, associés à une grève de près de deux mois, ont gravement impacté la production de Boeing, le ramenant à des niveaux de livraisons similaires à ceux de trois ans en arrière. Alors que Boeing cherche à améliorer sa cadence de production, le nouveau directeur, Kelly Ortberg, prévoit de mettre en place de meilleurs contrôles de qualité pour pallier cette situation délicate.
EN BREF
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En 2024, Boeing a enregistré une chute significative de ses livraisons d’avions, se limitant à 348 unités tandis qu’Airbus en a livré 766. Cette baisse alarmante est le résultat de plusieurs défis internes, notamment des problèmes de qualité persistants, une grève prolongée et une diminution de la cadence de production. Le nouveau leadership de Boeing, mené par Kelly Ortberg, est déterminé à résoudre ces problèmes afin de redresser la situation et d’augmenter les livraisons dans les années à venir.
Les chiffres de livraison de Boeing et la comparaison avec Airbus
Les chiffres de livraison de Boeing en 2024 représentent un retour à des niveaux inférieurs, similaires à ceux de trois ans auparavant. En effet, les 348 appareils livrés constituent un faible ratio comparé aux 766 appareils d’Airbus. En analysant ces données, il est inévitable de se demander ce qui a conduit à une telle chute. En 2018, Boeing avait réussi à atteindre un record de 806 livraisons, mais les événements qui ont suivi, tels que le double crash des 737 MAX, ont eu des répercussions durables sur ses performances commerciales.
Les causes de la chute des livraisons
Une année marquée par des problèmes de qualité et des interruptions de production en raison de grèves a gravement impacté Boeing. En 2024, l’entreprise a fui de nombreux appareils, dont 265 B737, 16 B767, 51 B787 et 14 B777. Malgré une légère reprise de production durant l’été, la grève de près de deux mois a freiné cette dynamique. Initiée en septembre, cette grève a vu environ 33 000 employés réclamer de meilleures conditions salariales, ce qui a conduit à une réduction des livraisons à un rythme proportionnellement bas.
Des incidents techniques et des restrictions de production
Des incidents techniques majeurs ont également joué un rôle dans la chute des livraisons. L’un des plus inquiétants a été l’arrachage d’une porte d’obturation d’un 737 MAX 9 d’Alaska Airlines, qui a eu lieu quelques minutes après le décollage. Cet incident a été un rappel brutal des problèmes de qualité qui hantent la production de Boeing. Suite à cela, l’Administration fédérale de l’aviation (FAA) a imposé des restrictions sur les livraisons, limitant la production de monocouloirs à 38 exemplaires par mois.
Le nouveau leadership et les efforts de redressement
Devant cette situation critique, le nouveau patron de Boeing, Kelly Ortberg, s’est engagé à améliorer la cadence de production et à renforcer les procédures de contrôle de qualité. Les lignes d’assemblage ont progressivement repris leurs activités dès début décembre 2024, avec des efforts intensifiés pour remettre en marche les chaînes de production des modèles 737, 767 et 777. Ortberg vise à relancer les cadences de production tout en mettant l’accent sur la qualité, ce qui est essentiel pour regagner la confiance des clients.
Les commandes et l’impact sur le carnet de commandes
En parallèle aux problèmes de production, le carnet de commandes et les commandes nettes de Boeing affichent des résultats décevants. En 2024, l’avionneur américain a enregistré 569 commandes brutes, mais seulement 377 commandes nettes après annulations, et un chiffre d’affaires commercial mettant en avant une solvabilité client reprise à seulement 317 commandes. En revanche, Airbus a réussi à engranger pas moins de 826 commandes nettes, consolidant ainsi sa position sur le marché.
Les parallèles avec la situation d’Airbus
La comparaison avec Airbus met en lumière certaines des difficultés que traverse Boeing. Contrairement aux 348 appareils livrés par Boeing, Airbus a presque doublé cette performance, déclenchant des préoccupations au sein du secteur quant à l’avenir commercial de l’avionneur américain. Bien qu’Airbus ait également souffert de défis dans sa chaîne d’approvisionnement, ses capacités de production lui ont permis de se positionner favorablement sur le marché. Airbus a su répondre à la demande croissante tout en maintenant une continuité dans sa production.
Une dynamique de marché changeante
2024 a manifesté une dynamique de marché en pleine évolution, exacerbant les défis auxquels sont confrontés les acteurs du secteur aéronautique, y compris Boeing. Les répercussions de la pandémie de COVID-19 continuent de se faire sentir, affectant les chaînes d’approvisionnement, tandis que la guerre pour les parts de marché s’intensifie. Boeing doit désormais prendre des mesures proactives pour optimiser ses opérations et se préparer à une concurrence accrue du côté d’Airbus.
Les conséquences économiques des défis de Boeing
Les problèmes internes de Boeing ne sont pas sans impact sur son économie global. L’année 2024 est synonyme de nouvelles perspectives potentiellement sombres pour ses résultats financiers, affectant aussi bien ses employés que ses actionnaires. Ceci pourrait entraîner des conséquences à long terme sur l’innovation et la capacité de l’entreprise à attirer de nouveaux investisseurs, aggravant davantage ses difficultés actuelles.
Vers une relance en 2025
À l’approche de 2025, Boeing a la possibilité de redresser la barre en améliorant ses processus internes et en instaurant une culture de qualité au cœur de ses opérations. Alors que les données initiales de 2024 sont préoccupantes, le secteur aéronautique demeure dynamique, et les entreprises capables de s’adapter et d’évoluer selon les défis complexes ont la chance de se redresser. Les résultats de 2025, qui seront présentés par Boeing lors de la publication de ses résultats annuels le 28 janvier prochain, apporteront davantage d’éclaircissements sur ses perspectives futures.
Les défis que doit relever Boeing soulèvent également des préoccupations au niveau des sous-traitants, qui semblent éprouver des difficultés à répondre aux exigences de production de l’entreprise. La situation actuelle pourrait les inciter à redoubler d’efforts pour répondre aux enjeux, comme évoqué dans divers articles, y compris celui sur les défis rencontrés par les sous-traitants aéronautiques face à Airbus.
En somme, Boeing est à un carrefour crucial, confronté à de multiples défis internes qui impactent directement ses livraisons face à un Airbus plus réactif et performant. La reconstruction de la confiance et l’amélioration des pratiques de production seront essentielles pour garantir un passage à une ère plus prospère pour l’avionneur américain.