Safran se prépare à tester un composant crucial de son futur moteur dédié aux avions d’Airbus et de Boeing en Belgique

Safran a récemment inauguré un banc d’essai à Herstal, en Belgique, pour tester le compositeur basse pression de son futur moteur, le CFM Rise, développé en collaboration avec GE Aerospace. Ce banc unique en Europe permettra de valider les performances de ce composant essentiel, d’une longueur de 1,40 mètre et intégrant plus de 1200 capteurs. Le projet CFM Rise vise à équiper les futurs avions successeurs des modèles A320neo et 737 MAX, en promettant une réduction de consommation de carburant de 20%. Les équipes de Safran s’efforcent de concevoir un moteur performant tout en respectant un calendrier serré pour répondre aux attentes des grands avionneurs.

EN BREF Safran inaugure un centre d’essai à Herstal, Belgique. Test du module complet à échelle 1 du nouveau moteur CFM Rise. Le compresseur basse pression est clé pour la performance du moteur. Prototype prêt pour les tests début 2025. Investigations sur l’efficacité énergétique et le rapport masse/rendement. Objectif : réduction de 20% de la consommation de carburant. Collaboration avec GE Aerospace via CFM International. Investissement de 5 milliards d’euros dans la recherche. Projections d’entrée en service pour 2035.

Safran, leader dans l’innovation aéronautique, s’apprête à inaugurer un banc d’essai révolutionnaire à Herstal, en Belgique, pour tester le compresseur basse pression de son futur moteur, CFM Rise. Cette installation marquera un tournant décisif dans la phase de développement d’un moteur qui pourrait séduire les deux géants de l’aéronautique, Airbus et Boeing. Ce nouveau moteur promet des avancées technologiques significatives, notamment en matière d’efficacité énergétique et de réduction des émissions.

Un investissement stratégique pour l’avenir de Safran

Le projet CFM Rise, lancé en 2019 par Safran en collaboration avec GE Aerospace, représente un enjeu crucial pour l’industrie aéronautique. Ce partenariat, au sein de CFM International, vise à concevoir un moteur dont les performances dépasseront les standards actuels. Olivier Andriès, directeur général de Safran, exprime un optimisme palpable à l’aube de ce projet, citant l’importance de l’installation en Belgique pour tester des composants clés à l’échelle 1:1.

Safran investit massivement dans ce projet, portant son budget de recherche et technologie à près de 5 milliards d’euros entre 2024 et 2028. Ce montant montre non seulement l’importance stratégique du projet, mais également la volonté d’innover face à une concurrence grandissante sur le marché des moteurs d’avions.

Un banc d’essai unique en Europe

Le banc d’essai de Herstal est un chantier ambitieux, s’étendant sur 3000 m², qui sera dédié spécifiquement aux compresseurs basse pression. Avec un coûteux tuyau de 25 mètres permettant d’insuffler de l’air dans le compresseur, cette infrastructure est mise en place pour créer des conditions de test réelles. François Lepot, directeur général de Safran Aero Booster, souligne la nécessité de confronter les théories à des réalités physiques. Le banc d’essai se veut être le premier d’une série d’essais permettant de récolter des données essentielles sur les performances de cette nouvelle technologie.

Technologie de pointe et innovations à l’horizon

Le compresseur basse pression du CFM Rise est conçu pour révolutionner les normes de l’efficacité énergétique. En intégrant plus de 1200 capteurs pour surveiller en temps réel les paramètres de performance tels que la pression et les vibrations, ce système est à la pointe de l’innovation technologique. Prévu pour être intégré au banc d’essai début 2025, il sera soumis à une période d’essai de six mois, au cours de laquelle les équipes de recherche et développement observeront le comportement du compresseur face à des conditions extrêmes.

Le moteur CFM Rise se caractérise par son architecture « open fan », permettant une dilution plus importante entre le flux d’air chaud et le flux d’air froid. L’objectif est d’atteindre un taux de dilution quatre fois supérieur à celui des moteurs actuellement disponibles, ce qui pourrait représenter une réduction de consommation de carburant de 20% par rapport aux modèles existants.

Un partenariat avec des enjeux mondiaux

Safran et GE Aerospace ne cachent pas leur ambition d’équiper les futurs avions de ligne des successeurs de l’A320neo et des 737 MAX. Des déclarations récentes d’Airbus confirment l’intérêt croissant pour CFM Rise, qui pourrait devenir un moteur clé pour lubrifier les ambitions de ces deux géants. Christian Scherer, directeur général des avions commerciaux chez Airbus, a indiqué que l’architecture « open fan » était très prometteuse, une annonce qui pourrait marquer le début d’un partenariat indéfectible.

D’autre part, Boeing semble moins pressé mais reste attentif. L’incivité du projet pourrait également offrir un coup de pouce à la position de Boeing sur le marché, qui cherche à surmonter plusieurs défis industriels actuels. CFM Rise pourrait donc représenter un atout non négligeable pour un marché compétitif.

Défis à surmonter : la quête d’un partenariat durable

Pour Safran, l’enjeu principal réside désormais dans la fabrication et la mise en œuvre du compresseur basse pression capable de répondre aux attentes élevées des avionneurs. Les équipes de Safran poursuivent une double stratégie : maximiser le rendement propulsif tout en réduisant la masse du moteur. Des innovations telles que des carters en matériaux composites et des pièces métalliques soudées par friction sont mises en œuvre pour garantir cette performance.

En plus des aspects techniques, Safran doit également tenir compte des exigences d’Airbus et Boeing, qui prévoient une entrée en service de nouveaux programmes d’avions autour de 2035. L’échéance impose à Safran de développer un prototype complet du CFM Rise d’ici 2025, suivi d’essais au sol en 2026, avant de réaliser des essais en vol à partir de 2027.

Approvisionnement et durabilité : un horizon nécessitant des ajustements

En réponse aux tensions géopolitiques récentes, Safran s’efforce de diversifier ses chaînes d’approvisionnement, surtout en ce qui concerne le titane, élément clé dans la fabrication du compresseur. Eric d’Albiès, directeur stratégie et innovation de Safran, souligne que l’entreprise a mis en place des stocks de sécurité et collabore avec des fournisseurs alternatifs en France, aux États-Unis et en Chine. Cette stratégie vise à réduire la dépendance au titane russe, rendant ainsi les opérations de Safran plus résilientes face aux incertitudes du marché mondial.

La construction d’une nouvelle usine dédiée à la fabrication d’ailettes en titane, provenant d’un investissement lourd, représente également un pas significatif vers l’indépendance en matière d’approvisionnement pour le moteur à venir. Avec cette usine, Safran vise à couvrir jusqu’à 35% de ses besoins en tissu de titane, un chiffre qui renforcera la durabilité de sa chaîne de production.

Conclusion : une construction vers l’avenir

En somme, le projet CFM Rise de Safran arrive à un tournant décisif, rempli de défis et d’opportunités. Le banc d’essai de Herstal se profile comme un outil stratégique pour valider cette innovation prometteuse qui pourrait redéfinir les standards de l’aviation commerciale. Le succès de ce projet pourrait non seulement affirmer la position de Safran et GE Aerospace sur le marché, mais il marquerait également une avancée majeure vers une aviation plus durable.

La mise en place du banc d’essai à Herstal, en Belgique, marque une étape significative dans le développement du projet CFM Rise. Ce nouvel équipement a pour mission de tester le premier module complet à échelle 1 du moteur, notamment le compresseur basse pression, essentiel pour optimiser le flux d’air vers la chambre de combustion.

Olivier Andriès, directeur général de Safran, a exprimé son enthousiasme : « CFM Rise est devenu une réalité et c’est en grande partie ici que ça se passe ». Cette installation est le résultat d’importants investissements, soulignant l’engagement de Safran envers l’innovation et le développement durable. En effet, ce compresseur joue un rôle clé dans la rupture technologique que propose CFM International, coentreprise entre Safran et GE Aerospace.

Ce nouveau compresseur, d’un diamètre impressionnant de 1,40 mètre, est déjà équipé de plus de 1200 capteurs destinés à mesurer des paramètres critiques tels que la pression, les vibrations et le flux d’air. François Lepot, directeur général de Safran Aero Booster, a mentionné l’importance de cette infrastructure unique en Europe, qui permettra d’accumuler des données déterminantes sur les futures performances du moteur.

Le CFM Rise se distingue par son objectif ambitieux de réduire la consommation de carburant de 20 % par rapport aux moteurs actuels, tout en optimisant le rapport entre le flux d’air froid et chaud. Ce défi technologique est complexe, nécessitant une conception innovante du compresseur pour maximiser l’efficacité, tout en limitant les risques liés à la vitesse de rotation.

Éric d’Albiès, directeur stratégie, R&T et innovation de Safran, a précisé que des méthodes telles que l’utilisation de matériaux composites et des techniques de soudure avancées sont mises au point pour garantir légèreté et robustesse. Chaque brique technologique, développée au sein de l’usine, vise à répondre aux attentes des avionneurs tout en respectant des délais stricts.

Les équipes de Safran sont également conscientes que la réussite de ce projet dépend de la confiance des constructeurs aéronautiques. L’objectif est clair : un prototype complet du CFM Rise devrait être assemblé d’ici 2025, suivi par une série d’essais au sol et en vol, en collaboration avec des géants de l’aviation comme Airbus et Boeing.