Entre les impôts et les régulations : Le PDG d’Airbus dépeint une France devenue «intenable» pour les entreprises

Le PDG d’Airbus, Guillaume Faury, a récemment exprimé ses inquiétudes face à un climat économique en France jugé intenable pour les entreprises. Il pointe du doigt un environnement caractérisé par trop de charges, trop de règlements et une pression fiscale croissante, qui risquent de faire disparaître certains secteurs industriels. Des exemples concrets incluent le projet d’usine de freins carbone de Safran, qui pourrait s’implanter en Amérique du Nord plutôt qu’en France, en raison d’un manque de compétitivité. La filière aéronautique, qui est un pilier de l’économie française, fait face à des mesures qui pourraient nuire à son développement, notamment l’augmentation des taxes et la réduction des aides à l’innovation.

EN BREF

  • Guillaume Faury, PDG d’Airbus, alerte sur l’impact des charges et règlementations.
  • Industries fragilisées par un environnement fiscal et réglementaire défavorable.
  • Exemple : future usine de freins carbone de Safran menacée de relocalisation.
  • Aéronautique est le premier contributeur à la balance commerciale française.
  • Prévisions de croissance du PIB liées aux exportations aéronautiques.
  • Appels à maintenir le crédit d’impôt recherche pour soutenir l’innovation.
  • Risques de défaillance des sous-traitants en raison de la pression financière.

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Entre les impôts et les régulations : Le PDG d’Airbus dépeint une France devenue « intenable » pour les entreprises

Dans un contexte économique où les entreprises françaises doivent lutter contre un environnement fiscal et réglementaire de plus en plus complexe, le PDG d’Airbus, Guillaume Faury, exprime sa préoccupation croissante. Il évoque une situation où les charges et les contraintes pèsent lourdement sur la compétitivité de l’industrie, en particulier celle de l’aéronautique. À travers plusieurs interventions, il souligne les risques que cela fait peser sur l’avenir de la filière, son besoin d’innovation et sa position sur le marché mondial.

L’impact des impôts sur la compétitivité des entreprises

Il est indéniable que le modèle fiscal français pose des défis aux entreprises. Guillaume Faury, tout en reconnaissant l’importance des contributions fiscales à la société, met en lumière les effets délétères d’un système devenu excessif. En France, les entreprises subissent une surtaxe croissante, des augmentations de la taxe sur les sociétés et des charges allant à l’encontre de l’objectif d’imposition équitable. De telles augmentations ne font qu’accentuer les difficultés de trésorerie et constituent une incitation à délocaliser les activités à l’étranger.

Les entreprises aéronautiques, notamment, ressentent une pression et une incertitude qui risquent de freiner leurs investissements et leur expansion. Cela a un impact direct sur l’innovation, essentielle à la dynamique du secteur. La formulation de politiques fiscales qui favorisent la croissance et soutiennent l’investissement est cruciale pour éviter une perte de compétitivité.

Les régulations comme frein à l’innovation

En parallèle des impôts, les régulations se multiplient et compliquent encore davantage la situation. Selon Guillaume Faury, les nombreuses normes établies par l’État et l’Union européenne créent une lourdeur administrative qui nuit à l’efficacité des entreprises. Bien que ces régulations visent à garantir la sécurité et la durabilité, leur complexité excessive peut parfois mener à des résultats contraires à ceux escomptés.

Des contraintes comme l’augmentation des taxes sur les billets d’avion ou les réductions d’aides à l’apprentissage sont d’autant plus problématiques. Elles aggravent la situation financière des entreprises du secteur aéronautique, souvent appelées à faire des investissements significatifs pour assurer leur décarbonation et répondre aux exigences de durabilité. Dans ce cadre, il apparaît essentiel de trouver un équilibre entre régulation nécessaire et soutien au développement des entreprises.

Les risques de délocalisation

Les menaces de délocalisation sont bien présentes. Olivier Andriès, directeur général de Safran, a récemment souligné qu’un projet d’investissement de 400 millions d’euros pour une usine de freins carbone pourrait choisir de s’implanter en Amérique du Nord plutôt qu’en France. Ce choix met en lumière le besoin pressant d’un environnement plus stable et compétitif afin de retenir les investissements dans le pays.

En effet, alors que l’industrie aéronautique dispose d’un carnet de commandes robuste, la crainte est que les entreprises choisissent de se déplacer vers des pays offrant des conditions fiscales plus avantageuses. Guillaume Faury alerte sur le fait qu’une trop grande pression fiscale et une trop forte réglementation pourraient conduire à une perte de savoir-faire et d’emplois en France.

L’importance pour l’industrie aéronautique

L’importance de l’industrie aéronautique pour l’économie française ne peut être sous-estimée. En tant que premier contributeur à l’excédent commercial avec 30,8 milliards d’euros en 2023, la filière joue un rôle stratégique. Pourtant, malgré ses succès, l’industrie aéronautique est également la plus taxée en France, à hauteur de près de 29,5 % de la valeur ajoutée.

Ce paradoxe soulève des questions sur la viabilité à long terme du secteur. La priorité doit être donnée à la préservation de la compétitivité de l’industrie, qui fait face à de nombreuses pressions à la fois au niveau national et international. Guillaume Faury défend la nécessité de réagir face aux mesures qui pourraient affaiblir cette vitalité. Une telle approche devrait inclure la révision des taxes et la réduction des contraintes réglementaires.

Mesures indispensables pour l’avenir

Pour contrer ces défis, il est essentiel d’envisager des mesures qui soutiendront l’innovation et aideront les entreprises à prospérer. Le PDG d’Airbus insiste sur le maintien des financements publics pour la recherche et le développement, notamment à travers le crédit d’impôt recherche (CIR) et les initiatives telles que le Corac, qui assurent une partie de la R&D pour le secteur par le biais de fonds publics et privés.

Il est également crucial de stimuler la filière des carburants d’aviation durables et de s’assurer que l’État ne maintienne pas un niveau excessif de taxation sur les secteurs clés comme l’aéronautique. Les décisions politiques qui s’orientent vers des augmentations de charges, sans accompagnement ni compensation, doivent être évitées afin de ne pas mettre en péril l’avenir de cette industrie.

Entre les impôts écrasants et des régulations de plus en plus difficiles, la filière aéronautique se retrouve dans une position précaire nécessitant une intervention rapide pour garantir sa compétitivité à l’échelle mondiale. Le cri d’alarme de Guillaume Faury souligne l’importance de réévaluer en profondeur notre approche fiscale et réglementaire si nous souhaitons voir l’industrie aéronautique française continuer à être un acteur clé sur la scène internationale.

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